« Je suis née sur une île de la mer des Caraïbes appelée « Paradis sur Terre », avec une mer translucide, des plages d’eau chaude et de l’eau de coco fraîche et sucrée. Pendant de nombreuses années, j’ai pensé qu’il n’y avait rien d’autre qui puisse égaler la sensation de respirer la brise salée de cette île, jusqu’à ce que je déménage en France et que j’apprenne à connaître les montagnes.
On m’a recommandé le massif des Pyrénées et la vallée d’Ossau, et je garde un souvenir particulier du lac d’Isabe notamment. Pour y accéder, il me fallait marcher pendant six heures au total, une randonnée exigeante qui a stimulé ma motivation et renforcé ma détermination.
La première heure de marche fut un véritable spectacle de verdure ; je n’avais jamais vu une telle concentration de forêt en un seul endroit. C’était l’automne, et la végétation était d’une incroyable richesse de couleurs. Je ressentais la force de la terre, qui semblait me transmettre ses secrets à travers des sons mystérieux que je ne pouvais déchiffrer. À chaque pas, je m’éloignais un peu plus encore de la civilisation, entrant progressivement dans un calme absolu.
Lorsque la deuxième heure de marche a commencé, je me sentais déjà un peu fatigué, car le niveau d’inclinaison de la montée vers le lac était intense. Mes muscles étaient sollicités à rude épreuve, et je dois avouer qu’à certains moments, l’effort devenait particulièrement éprouvant. Cependant, malgré la tension, les paysages époustouflants m’encourageaient à aborder ce défi avec persévérance. Cela en valait la peine, alors j’ai poursuivi mon ascension.
Peu à peu, de la neige commença à recouvrir le sol, transformant la montagne du vert au blanc. En consultant l’heure, je réalisai avec surprise que j’étais déjà à la troisième heure de marche. Et en me retournant, je vis le long chemin déjà parcouru, une vision qui m’impressionna profondément. C’est alors que je compris que j’étais en parfaite harmonie avec Dame Nature.
Après trois heures de marche, j’arrivai enfin. J’ai fermé les yeux, laissant le soleil pénétrer ma peau, puis j’ai inhalé une brise qui n’avait pas besoin d’être salée pour être unique. L’oxygène de la montagne, je le décris comme l’union de la paix et de l’espoir, transformée en air.
Je n’ai jamais été doué pour la méditation, ayant toujours eu du mal à me concentrer, jusqu’à ce que j’atteigne le lac. L’atmosphère d’une tranquillité profonde m’envahit, et peu à peu, le tumulte de mon esprit se calmait ; je respirais profondément, et à chaque inspiration, l’air qui remplissait mes poumons me procurait une sensation de béatitude éparse. L’expérience de la méditation en montagne fut une véritable révélation, un cadeau inattendu.
D’une manière générale, je dirais que la première fois que j’ai visité la montagne, tous mes sens ont été éveillés, et j’ai retrouvé le paradis d’où je venais, un paradis qui m’était familier. Car nous portons tous un paradis en nous, et la montagne nous offre l’opportunité de nous y reconnecter. »
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